pour dénouer les cordes affamer l'oeil élargir l'instant jusqu'à ce qu'il se rompe comme un raisin sous la dent poètes nous sommes et poètes resterons pour les beautés inquiètes la joie des humbles et le souffle nourri de la fraîcheur des vents oui pour les lèvres ouvertes poètes nous sommes et poètes resterons pour faire gestes de l'attente et de chaque pensée fenêtre fenêtre grande pour des caresses pleines et des chants lavés de leur nuit et pour que devant toute mort faite la clarté qui est nôtre fasse son oeuvre lente pour l'heureuse complication de notre âme et l'acquiescement de nos pas à la stupeur des printemps poètes nous sommes et poètes resterons